À Djalouma dans la préfecture de l’Amou, localité située à 47 km de la ville d’Atakpamé, 72 ménages bénéficient des transferts monétaires ; une initiative du gouvernement togolais soutenue par la Banque mondiale dans le but d’accroître le revenu et la consommation des ménages pauvres ciblés et, de ce fait, leur capacité à faire face aux chocs. Ces 72 ménages font partie des 120.000 ménages visés par le gouvernement à travers ce mécanisme de filets sociaux.
Parmi ceux-ci, naissent de profondes aspirations à une vie plus digne et une volonté de s’affranchir définitivement du joug de la vulnérabilité. C’est ce qui explique l’utilisation que certains bénéficiaires font des transferts monétaires reçus. Mme Amah Nénonéné, cultivatrice de 35 ans, veuve et mère de six (06) enfants en est une illustration. Loin de tout dépenser dans la consommation alimentaire, elle a trouvé les moyens de faire travailler les fonds reçus, et de vivre sur les profits qu’elle fait.
« Avant l’arrivée de ce projet dans notre village, j’avais du mal à joindre les deux bouts, surtout quand il s’agit de l’éducation et l’alimentation de mes six enfants. Tout a commencé par la sélection des villages, ensuite par l’enquête des ménages pauvres. Par la grâce de Dieu, mon nom était sorti. Ils m’ont pris en photo pour que je puisse avoir le carnet et la carte qui me permettront de prendre les 15 000 francs chaque trois (03) mois. Aujourd’hui, c’est chose faite : nous avons déjà pris l’argent 4 fois. Pour la première fois, après les dépenses, j’ai utilisé le reste pour payer deux poules. J’ai répété cela à chaque paiement, et actuellement, je compte plus d’une dizaine de volailles dans mon poulailler. Je suis très contente à l’idée d’avoir aussi des poussins. Je vais attendre un peu avant de commencer par les vendre. En ce moment-là, même après le projet, j’aurai toujours de l’argent. Au lieu de 15000 francs par trimestre, j’aurai au moins 15.000 francs par mois » : affirme-t-elle avec enthousiasme.
Les transferts monétaires reçus par les représentants des ménages, sont éligibles à des dépenses d’alimentation, de santé, de éducation des enfants (filles et garçons), et éventuellement à de petites épargnes pouvant servir à mettre en place une activité génératrice de revenus. Ils touchent déjà 12.172 ménages dans 137 villages dans la région des Plateaux.
Ils relèvent du projet de Filets sociaux et services de base (FSB) ; un projet exécuté par l’Agence nationale d’appui au développement à la base (ANADEB).