Au Togo, pour une lutte efficace contre la pauvreté et le changement climatique, les collaborations des structures publiques se renforcent au sein des communautés à la base dans le cadre du projet de Cohésion sociale des régions nord du golfe de Guinée (COSO) dans la région des Savanes.
Du mardi 20 au vendredi 23 juin 2023, Mazalo Katanga et le Général Dadja Maganawé, respectivement directrice générale de l’Agence nationale d’appui au développement à la base (ANADEB) et coordonnateur du Programme d’urgence de renforcement de la résilience des populations de la région des Savanes (PURS), et leurs collaborateurs se sont frottés aux populations bénéficiaires des interventions du projet COSO dans la région des Savanes.
Que ce soit à Mango ou à Cinkassé, la délégation de l’ANADEB et du PURS a eu droit à des illustrations sur l’état d’avancement des activités du projet et à des témoignages des communautés sur le processus de sa mise en œuvre et sur ses effets immédiats.
Exécuté dans une approche dite de « développement conduit par les communautés (DCC) », le projet COSO assure un accompagnement spécifique aux populations bénéficiaires pour leur auto prise en charge des activités, à savoir notamment, l’évaluation et l’identification des besoins communautaires, leur priorisation et le choix des actions de développement devant permettre de les satisfaire. Cet accompagnement s’étend, pour les actions de développement impliquant la mise en place d’infrastructures de base, des formations à la conduite du processus de passation de marché, et au suivi des travaux et à l’entretien des ouvrages.
Dans le cadre de cette visite, l’ANADEB et le PURS ont pris part à une réunion d’arbitrage dans le canton de Mango. Ils ont pu s’assurer de l’effectivité de la démarche qui consiste à regrouper, à cette étape de l’accompagnement, les membres des comités villageois de développement (CVD) du même canton au chef-lieu du canton pour présenter, défendre et débattre de leurs microprojets prioritaires avec l’ensemble des leaders communautaires de leur canton. Ils ont également été témoins de comment, sur la base de la disponibilité des ressources mises à disposition par le projet COSO, de la pertinence des sous-projets défendus par chaque village, et de l’existence ou non de solutions alternatives actuelles ou futures au besoin de chaque communauté, les comités cantonaux de développement CCD procèdent à l’arbitrage pour allouer les ressources à chaque village.
Dans la préfecture de Cinkassé, la délégation a visité plusieurs ouvrages dont la construction et la réhabilitation sont inscrites à l’agenda du projet COSO à travers spécifiquement sa sous composante 1.1 relative aux infrastructures socio-économiques de base. Il s’agit du centre communautaire et du forage photovoltaïque de Gnoaga Centre ; des bâtiments scolaires dans les CEG de Boadé Centre et Kpalmatong, et de l’EPP Kpondjoaré ; et des ouvrages existants et en cours de réalisation dans le marché de la Corne du Togo qui bénéficie à la fois des financements du Fonds d’appui aux collectivités territoriales, de l’USAID et du projet COSO.
M. Bièma Aoufobiè, chef du village de Mantchè dans le canton de Mango, a, dans son message d’accueil de la délégation, témoigné de sa satisfaction à l’égard du choix du gouvernement de mettre les populations au cœur de la mise en œuvre des activités du projet COSO. « J’apprécie le processus de mise en œuvre du projet qui nous a progressivement conduit à retenir des sous-projets aujourd’hui. J’exprime mes sincères remerciements au gouvernement et plus particulièrement au chef de l’Etat, Faure Gnassingbé » ; a-t-il déclaré.
De son appréciation, le Général Dadja MaganawÉ s’est dit satisfait du niveau d’implication des communautés au choix et à la réalisation de leurs sous projets, ainsi que de leur maîtrise du processus de mise en œuvre du projet. Il a saisi ses occasions d’échanges avec les communautés pour les exhorter à la culture de la paix, à enterrer la hache de guerre et à s’impliquer massivement dans les activités de développement initiées par le gouvernement en leur faveur.
« En venant vers vous, l’ANADEB et le PURS sont dans la droite ligne des instructions du chef de l’Etat qui voudrait que l’action publique soit plus proche de la base pour amener les populations les plus vulnérables aux risques de conflits, de fragilité et de violence, à prendre conscience de leurs besoins urgents, et à les aider à les satisfaire elle-même » ; a-t-il déclaré. Il a également invité toutes les couches de la population des cantons visités à discuter et à privilégier le dialogue, plutôt que les querelles. « Je suis maintenant convaincu que vous êtes capables de dialogue et de paix parce que les choix des sous-projets que j’ai vu proposer par chaque village, ont été des fruits de longues discussions communautaires. Oublions donc la violence. Faisons en sorte que ceux qui prennent les armes contre nous, comprennent qu’il y a une autre façon d’évoluer sans armes (…) » ; a-t-il lancé à l’endroit des centaines de jeunes, femmes, membres des comités de développement à la base venus participer aux réunions communautaires.
Il est noté que dans le canton de Mango, vingt (20) villages ont retenu au cours de leur réunion cantonale d’arbitrage, la réalisation de 8 sous-projets dans le secteur de l’éducation, 07 sous-projets d’électrification, 1 sous-projet de construction d’un dalot sur une piste rurale, 01 centre communautaire, la réhabilitation d’un (01) forage, deux (02) magasins de stockage pour une allocation totale de 914 917 644 francs CFA.
Dans le canton de Cinkassé, 24 villages ont retenu 26 sous-projets, dont 16 dans le secteur de l’eau, 003 dans le secteur de l’énergie, 03 dans le secteur de l’éducation, 01 dans la santé, 02 dans le secteur des pistes rurales et 01 dans le secteur de l’assainissement pour une allocation totale de 1 011 702 761 francs CFA.
Le projet COSO est une des nombreuses initiatives du gouvernement togolais pour faire face à diverses formes de vulnérabilité auxquelles les populations, en particulier celles de la région des Savanes, sont confrontées. Il couvre une période de 5 ans, de 2022 à 2027, et est financé sous forme de don et de crédit à hauteur de 33 milliards de francs CFA par la Banque mondiale. Aux côtés du PURS et d’autres projet de protection sociale déployés dans ladite région, le projet COSO vise spécifiquement à améliorer la collaboration régionale et la résilience socio-économique et climatique des communautés frontalières dans les régions cibles du nord des pays du Golfe de Guinée (Bénin, Côte d’ivoire, Ghana et Togo) exposées aux conflits et aux risques climatiques.
Au Togo, il est exécuté par l’ANADEB dans 40 cantons frontaliers, dont 36 dans la région des Savanes, 2 dans la région de la Kara et 2 dans la région Centrale.
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