Ils sont issus de différents groupes d’épargnes dénommés Bouka-Tikpa, Tanalafiè et Chechessou-Tikpa, du village Djagori (P/OTI) dans la région des Savanes. Mais c’est ensemble qu’ils exploitent un champ de riz communautaire appelé “Champ de la Cohésion’’ dans une zone d’aménagement agricole planifiée (ZAAP) grâce à leur bravoure et à l’acceptation des uns et des autres. L’initiative est développée grâce à l’Agence nationale d’appui au développement à la base (ANADEB) dans le but de promouvoir la paix et la cohésion sociale entre les membres.
Il faut noter que le village Djagori était autrefois une localité où la paix et la cohésion sociale peinait à s’installer. Il fallait donc partir de ce canal pour restaurer cette cohésion sociale, les amener donc à être ensemble et à s’accepter mutuellement. « Étant donné que nous sommes issus d’un même village dont l’activité principale est l’agriculture, il y a peu d’AGR. Nous prenons donc rarement les prêts dans les groupes sauf en saison pluvieuse pour les investissements dans l’agriculture et nous les remboursons à la récolte avec des intérêts. Au lieu de laisser cet argent jusqu’à la nouvelle saison agricole, il est utilisé pour l’achat et le stockage des céréales qui seront vendus en période de soudure. » a expliqué Madame N’BARMA Sandrine, membre du GE Chechessou-Tikpa.
« C’est grâce au groupe que nous arrivons à financer ce champ depuis 3 ans. Au début, nous avions embrassé le stockage des produits vivriers, cela nous a rapporté mais pour mieux faire, nous sommes maintenant dans l’agriculture. Aucun des trois groupes n’y croyait au début quand l’ANADEB nous l’expliquait. Mais avec plus d’explications nous avons fini par comprendre que c’était dans notre intérêt de fructifier le peu que nous avons et aujourd’hui même celles d’entre nous qui voulaient qu’on se partage cet argent au terme des cycles, veulent maintenant qu’on double ou triple notre production l’année prochaine. C’est ce que nous prévoyons faire. Un sincère merci à l’endroit de l’ANADEB pour cette opportunité qui nous a amené à découvrir ce qu’on peut faire lorsqu’on est uni. La paix et la Cohésion régnera désormais chez nous à Djagori car grâce à ce champ, notre vie en communauté impactera les autres ». A confié Madame NADOUNI Koko présidente du groupe Tanalafiè.
L’objectif final étant de dynamiser les groupements et de former des groupes solides, les 75 membres de Djagori investissent leur temps pour un bon rendement de leur culture du riz sur 3 hectares sur l’Agropool légué de l’Etat. Nous notons l’implication de l’ICAT pour l’accompagnement technique des membres dans cette tâche.
Débutés en 2009 à travers le Projet de soutien aux activités économiques des groupements (PSAEG), les groupements d’épargne et de crédit sont promus par l’ANADEB au sein des communautés à la base, à travers la création, le suivi et la supervision des GE, et la sensibilisation au respect de leurs règlements intérieurs et sur la méthodologie « Association villageoise d’épargne et de crédit (AVEC) ». À ce jour, la région des Savanes évolue avec 145 GE composés de 3886 membres dont 3 595 femmes qui mobilisent au total 95 887 235 francs CFA avec 83 573 075 francs CFA de prêts en cours.