Les Transferts monétaires (TM), l’une des sous-composantes du projet de Filets sociaux et services de Base (FSB) sont initiés afin d’accroître le revenu et la consommation des ménages ciblés pauvres au Togo. Dans la région de la Kara, ils couvrent 11.171 ménages pauvres de 125 villages.
Bouladé Centre, un village situé à 15 Km de Bafilo dans la préfecture d’Assoli, fait partie des localités ciblées. Il compte un total de 109 ménages bénéficiaires.
La veuve Koko âgée d’environ 65 ans est la bénéficiaire-désignée de la famille Kadjouka dans ce village. Longtemps exposée aux intempéries du fait de l’état de délabrement de la toiture qui laissait passer tout ce que le ciel pouvait lâcher sur la terre, cette mère de famille a tout essayé : voyages pour chercher du travail, petits commerces dans le village, manœuvre dans les champs, sans jamais trouver d’issue à son problème. Soleil, vent et pluie, tous en leurs temps respectifs, rentraient dans sa cabane, causant les dégâts matériels que les efforts de sauvegarde du ménage n’ont pu éviter.
Depuis janvier 2019, Madame Kadjouka Koko bénéficie des transferts monétaires, et perçoit chaque trimestre la somme de 15000 francs CFA qui, rajoutés à ces activités d’avant, lui permettent d’améliorer le confort de son habitation.
Son histoire est une preuve d’organisation et d’engagement à rompre avec l’extrême pauvreté. Voici ce qu’elle confie à l’équipe du projet FSB : « Depuis plus de deux ans, je suis victime de toutes les intempéries. Le soleil et la pluie sont mes compagnons de tous les jours que je sois dehors ou à l’intérieur de ma maison. Mon toit coulait constamment, et les murs de la chambre commençaient à céder du fait de l’eau. Je ne pouvais plus dormir chez moi quand il pleut. Mes enfants et moi étions toujours malades. C’est le voisinage qui m’hébergeait. Mais les transferts monétaires ont tout changé. Grâce aux deux premiers paiements j’avais acheté 14 feuilles de tôle, et j’ai pu construire une chambre avec l’aide de mes voisins. Maintenant, nous sommes bien logés. Pour nos petits problèmes de santé, je rends grâce à Dieu que ça a baissé, et j’arrive désormais à payer les soins nécessaires.
_Entre temps, à mesure que les transferts se poursuivaient, j’ai entamé l’élevage de volailles. Mon objectif était de pouvoir maintenir mon nouveau niveau de vie à la fin du projet. C’est d’ailleurs ce qu’on nous apprend à faire à travers les causeries.
_Je suis sûre que je ne suis pas la seule à être soulagée dans ce village. Pour ma part, je ne compte plus les étoiles depuis ma chambre. Le projet vient de me prolonger la vie car je ne désespère plus. Sincère merci aux autorités de notre pays pour leurs efforts ».
Ces fonds alloués aux ménages sont destinés à nourrir, soigner, scolariser les enfants et surtout à épargner une modeste somme pour la mise en place d’une Activité génératrice de revenu (AGR).
Rappelons toutefois que le transfert monétaire dont bénéficient ces ménages s’étale sur une durée de deux ans.
Financé conjointement par l’État togolais et la Banque mondiale à hauteur de 3,75 milliards de francs CFA par an, les transferts monétaires ciblent actuellement 61.000 ménages des zones pauvres. Dans le contexte de la pandémie du Covid-19, sans compter les bénéficiaires du programme de revenu universel de solidarité – Novissi lancé par le gouvernement pour soutenir les personnes les plus affectées par les mesures de riposte, les transferts monétaires pourront atteindre 140.000 ménages selon les vœux des plus hautes autorités du pays afin de soutenir la résilience des populations pauvres face au choc sanitaire actuel.
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