Grâce au projet d’accompagnement des communautés dans l’entretien manuel des routes et des pistes par le Cantonnage, la communauté de Babigou offre du matériel didactique au CEGIL de sa localité
Nous sommes le 16 octobre 2020 dans la région des Savanes dans la commune de Cinkassé 2 à une trentaine de km au Nord-ouest de Dapaong, le village de Babigou, dans le canton de Nadoundji vient offrir du matériel didactique au Collège d’enseignement général d’initiative locale (CEGIL).
Accueillie par le directeur du collège, M. Kokou Kombaté, la communauté de Babigou conduite par le président de son Comité villageois de développement (CVD), M. Sakpani Laré, a procédé à la remise symbolique de 20 boîtes de craies, un ensemble d’instruments de géométrie pour enseignant, un drapeau togolais, une calculatrice, 3 cahiers de texte, 14 livres, 12 fascicules, un paquet de papier rame, une agrafeuse et un pot de colle au CEGIL de la localité.
Cet appui de la communauté au CEGIL constitue une réponse d’appoint au problème de déficit de matériels didactiques dans cet établissement. « Nous disons un grand merci au CVD et aux ressortissants de Babigou pour ce geste qui vient augmenter les chances de réussite de nos élèves. Il facilitera les démonstrations théoriques, le suivi du déroulement des différents programmes académiques et les exercices pratiques en classe, l’apprentissage en général », a expliqué le Directeur.
D’une valeur totale de 300.000 f cfa, ce don offert par la communauté de Babigou au CEGIL est le fruit d’un accompagnement spécifique assuré par l’ANADEB au CVD pour la prise en charge locale du développement de cette localité.
En effet, financées par le CVD à hauteur de 240 000 f cfa à partir des revenus de la participation de ladite communauté à l’entretien manuel des pistes et des routes, les dépenses de ce don ont bénéficié du concours de l’association des ressortissants de Babigou qui ont également pris part à la remise.
A en croire le président du CVD, M. Laré, la communauté de Babigou a été identifiée et accompagnée par l’ANADEB pour assurer l’entretien manuel des pistes et des routes sur le tronçon de Dapaong à la frontière Togo/Burkina long de 2,5 km, et sur celui de Timbou à Djambéni long de 4 km. Elle a gagné 48 750 f cfa au moins par mois auprès de la Société autonome de financement de l’entretien routier (SAFER) en faisant ce travail qui est rémunéré au prix de 7 500 francs par km de piste entretenue.
« Nous avons décidé de ne pas toucher cet argent du cantonnage. Ainsi, durant plusieurs mois, nous avons gardé les paiements sur le compte du CVD en banque, ce qui nous permet aujourd’hui de débloquer 240.000 fcfa pour l’achat de ces matériels didactiques pour aider les enseignants du CEGIL de notre village à bien former nos jeunes qui sont la relève de demain. Nous tenons à remercier vivement l’ANADEB pour son accompagnement. C’est grâce à elle que notre CVD a été structuré et a obtenu sa reconnaissance légale à la préfecture. C’est également grâce à son accompagnement que nous avons ouvert le compte du CVD à la banque pour recevoir les paiements du cantonnage », a confié M. Laré.
En effet, l’Agence nationale d’appui au développement à la base (ANADEB) et la Direction des travaux publics, avec l’appui financier de la SAFER accompagnent les organisations communautaires de base pour l’entretien manuel des réseaux routiers à faible trafic et à moindre coût par le Cantonnage.
Interrogé sur les résultats de cette action, le coordonnateur de l’Antenne régionale des Savanes de l’ANADEB, M. Alain Rédah a indiqué que la région des Savanes a travaillé avec 242 villages dans le cadre du projet de Cantonnage sur une distance totale de 618 km à raison de 449,5 km de pistes rurales et 168,5 km de routes. « Pour une moyenne de 4 895 jeunes, dont 1 643 femmes, mobilisés en 2020 sur la période d’avril à décembre, le cantonnage répond à l’objectif de création d’emploi à l’intérieur du pays, facilite l’accès aux services sociaux de base par l’affectation de ses revenus à des œuvres communautaires, et freine l’exode rural par l’introduction d’un pouvoir d’achat supplémentaire dans les communautés » : a-t-il expliqué.
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