Reprise des cantines scolaires : près de 92.000 écoliers bénéficieront de repas chauds

Lancées le 06 février 2018 par le Chef de l’Etat SEM Faure Essozimna GNASSINGBE à Yaka dans la préfecture de Doufelgou dans le cadre du projet de Filets sociaux et services de base (FSB), les cantines scolaires constituent l’une des actions phares du Gouvernement du Togo en matière d’appui aux couches les plus vulnérables.

Mesure d’urgence entreprise depuis l’an 2008 à travers le Projet de développement communautaire et des filets sociaux (PDC-Plus), à la suite de plusieurs expériences antérieures, l’intervention par les cantines scolaires en milieux pauvres présente des avantages incontestables, notamment, sur le système éducatif, la santé des enfants, le revenu des ménages et le monde rural.

En effet, depuis 2010, il est noté le recul de l’abandon scolaire dans les écoles à cantine où le taux moyen est de 0,8% contre 1,5% dans les écoles sans cantine. Dans le même sens des avancées induites par les cantines à l’école, il est constaté une augmentation de l’effectif scolaire de 10,3% dans les écoles à cantine, contre 0,6% dans celles qui n’en ont pas.

Aussi, à en croire les témoignages des parents d’élèves, des mamans-cantines et des enseignants, les cantines scolaires limitent les dépenses des parents qui, d’ailleurs, n’ont pas de revenus suffisants pouvant garantir le repas quotidien de leurs enfants à l’école durant toute l’année. Cela contribue donc directement à l’amélioration de la couverture des besoins en alimentation des écoliers.

Les enfants eux-mêmes sont soulagés des longues marches qui s’imposent à eux tous les jours d’école lorsqu’ils doivent rejoindre leurs parents à des kilomètres, parfois au champ, pour le repas de midi avant de revenir fatigués et épuisés à l’école pour les cours dans l’après-midi.

Quant aux mamans-cantines, leurs avantages sont doubles car au-delà des revenus qu’elles génèrent à travers la préparation des mets aux écoliers, elles bénéficient de diverses formations qui améliorent leur propre hygiène, leur santé et la qualité de leurs préparations.

Assurées à partir des denrées produites localement, les préparations faites par les mamans-cantines profitent également aux paysans, en ce sens que les cantines scolaires constituent des débouchés pour ces derniers qui peinaient à vendre leurs récoltes. Les cantines scolaires offrent ainsi l’opportunité d’une meilleure valorisation des produits locaux, et d’un revenu juste aux paysans qui produisent des vivres.

Dans le contexte du projet FSB, les cantines scolaires ont été initiées par le gouvernement dans le but d’accroître l’accès des écoliers des communautés les plus pauvres du Togo à des repas scolaires réguliers ; ce qui devrait en retour, améliorer la fréquentation et la rétention dans les écoles des zones ciblées. Pour le compte de cette nouvelle année scolaire, elles toucheront, dans les 5 régions du pays, près de 92.000 écoliers de 304 Ecoles primaires publiques (EPP) des cantons les plus pauvres de 22 préfectures.

Fortement inscrite dans l’approche de « Développement conduit par la communauté (DCC) », la mise en œuvre des cantines scolaires est assurée depuis deux (02) ans par l’Agence nationale d’appui au développement à la base (ANADEB), qui met les fonds dédiés du projet à la disposition des ONG qu’elle a recrutées pour le suivi et l’accompagnement des communautés dans la fourniture des repas scolaires. Ces ONG, à leur tour, virent les fonds ainsi reçus sur les comptes des associations des parents d’élèves. Ces derniers payent enfin les mamans-cantines suivant le nombre de repas et de fruits servis.

D’un coût annuel de 2,5 milliards de francs CFA, la composante cantine scolaire du projet FSB est financée par l’Etat togolais et la Banque mondiale. Au titre de l’année 2018-2019, elle a touché 91 666 écoliers dans 304 écoles sur le plan national, avec près de 15 millions de repas fournis.

Son principal défi demeure sa pérennisation, voire son extension à d’autres écoles, vu qu’elle suscite beaucoup d’intérêt auprès des communautés bénéficiaires et même des non bénéficiaires.

En effet, certaines communautés qui n’en sont pas bénéficiaires, s’organisent, à travers l’accompagnement de l’ANADEB, pour l’initier dans leurs écoles au moyen de leurs propres contributions en vivres et en argent. C’est le cas par exemple des EPP Adjido et Abi dans la préfecture de l’Ogou.

D’après la Directrice générale de l’ANADEB, Mme Mazalo Katanga, « Au vu de la fin imminente, au 31 décembre 2019, du financement des cantines scolaires par la Banque mondiale, cet engouement communautaire seul, quoique déterminant dans la réussite de cette opération, ne suffira pas pour relever le défi de son maintien durable et de son extension. C’est pourquoi, il conviendra de poursuivre les efforts de mobilisation de ressources auprès des partenaires publics et privés, nationaux ou non, et auprès de toutes les bonnes volontés ».

Related posts

*

*

Top